Projections
L’hypothèse que l’inconscient est premier par rapport à la conscience éclaire ce que je constate quotidiennement aux plans clinique et pathologique. Dans le transfert, le contact avec l’autre s’établit grâce à une « illusion » projective, issue de la réalité inconsciente. Cette illusion est générée par des projections issues des complexes ou par celles d’images archétypiques. Elle se révèle soumise à l’action d’un complexe autre que le moi ou bien à l’action de l’archétype, qui l’un comme l’autre agissent par contamination.
Un moi privé de cohésion suffisante n’est pas capable d’établir une vraie relation, c’est-à-dire un lien qui unit de façon interdépendante le sujet et un objet distinct de lui, interne ou externe. Un moi solidifié, rigide n’en est pas plus capable car c’est l’inconscient lui-même qui voile alors l’objet.
Qu’il s’agisse d’un moi friable ou d’un moi compacté, les projections, « résidus d’une identité primitive du sujet et de l’objet (1) », induisent une participation (2) qui tient lieu de relation. Du sujet à l’objet manque ce qui est « entre ». Cet « entre » ne peut donc jouer son rôle de séparer et en même temps de relier. Or la relation nécessite d’être séparés, pour pouvoir se relier.
Dans la vie quotidienne, le plus souvent, ce n’est pas tant l’autre de la relation, à qui l’on s’adresse, que l’autre-dans-lequel-l’inconscient-est-projeté. Pas tout à fait un autre, donc, plutôt un objet partiellement enfermé avec le sujet dans une intimité trompeuse. Quant au sujet apparent de l’énonciation, qui dit « je », quel est son degré d’intégrité si au lieu du moi s’intercale une figure de l’autre, intriquée ou surimposée, conséquence de la contamination.? (3) (4) Et qu’en est-il si le moi est clivé?
Dans une situation de communication, qui parle? A qui?
En séance, lorsque le moi d’un.e analysant.e se trouve délogé du centre de la conscience, la manière de parler, l’attitude corporelle ou le regard changent. Ces manifestations sont le plus souvent perceptibles consciemment par l’analyste. Ainsi par exemple en était-il de ce jeune homme, dans la vingtaine, dont un complexe fraternel négatif s’exprimait à sa place, dans la relation transférentielle maternelle, quand il était question de réussite scolaire. Dernier né d’une fratrie de quatre garçons, ce patient était stigmatisé par le deuxième né, en rivalité aigüe avec lui, persuadé qu’il avait été le plus aimé, gâté par les parents, sans exigence à son endroit. Le langage du patient, qui se vivait quant à lui comme ayant été délaissé et livré à lui-même, prenait un tour cruellement auto dérisoire - son frère au lieu de lui, parlait, en somme -, quand il évoquait ses résultats scolaires à peine suffisants pour avancer mais certainement pas pour briller à l’instar de ce frère aîné. La dimension maternelle du transfert m’apparut évidente le jour où s’imposa à moi en séance l’image fugitive de l’enfant délaissé, en arrière-plan des paroles grinçantes.
Reflux des projections
Le reflux des projections (4) caractérise la différenciation, qui ouvre à la séparation, dans le processus d’individualisation puis d’individuation. Processus donnant accès à une position psychique saine, non pathologique. Cette position correspond à la notion jungienne d’homme moderne (5). L’homme moderne possède « une conscience intensive et extensive à l’extrême, avec un minimum d’inconscience (6) ». Une conscience que l’on peut dire tout à fait inscrite dans l’ici et maintenant d’une situation donnée. Précisons que l’homme moderne en tant que position saine ne signifie pas une unilatéralité de la conscience mais plutôt une possibilité de relation tant avec l’inconscient qu’avec la réalité externe. La notion d’homme moderne est analogue me semble-t-il, à celle plus actuelle, de pleine présence ou de pleine conscience.
Les complications relationnelles de l’homme non moderne, qui méconnait le primitif en lui, l’archaïque, l’infantile, constituent autant de symptômes psychopathologiques. Ces symptômes s’inscrivent dans une temporalité maladive, floue, dans laquelle le passé réel ou fantasmatique peut se mêler à un présent mythique, paradoxalement éternel. Le présent réel de la situation de communication n’existe alors pas.
L’homme moderne ne correspond pas à une position psychique qui décrirait un stade ultime d’évolution personnelle. Il s’agit d’un moment caractéristique de la position du sujet en bonne santé mentale, que des circonstances relationnelles peuvent certes faire vaciller, régresser, jusqu’à ce qu’un travail d’élaboration permette à nouveau un reflux des projections.
Quatre facettes de l’obséquiosité
Je vais exposer deux prises de parole obséquieuses symptomatiques d’une participation avec une certaine figure de l’autre. En l’occurrence celle du soi, soi primaire probablement, dont chacun.e connait l’expérience d’en dépendre. jusqu’à ce qu’il (elle) accède à une position d’homme moderne, qui se caractérise par la compréhension, vécue, que le soi a besoin du moi tout autant que l’inverse. Puis je proposerai deux autres situations, dans lesquelles le sujet de l’énonciation procède d’un moi non contaminé, choisissant l’obséquiosité en conscience, comme stratégie discursive.
Apotropée
J’ai reçu dans un cadre institutionnel thérapeutique un trentenaire dont la manière d’être au monde apparaissait profondément marquée par la dissociation et un certain maniérisme. Quand il n’évoquait pas posément, avec érudition, son mysticisme ou un intérêt fasciné pour la voix de haute-contre, cet homme faisait preuve d’une humilité craintive et d’une politesse extrême. Si l’obséquiosité consiste en une politesse exprimée à l’excès, alors cet homme en témoignait, dans toutes les situations de communication impliquant des rôles dans le monde, que son partenaire d’échange se trouve en position de service, d’expertise ou d’autorité face à lui. Il donnait le sentiment d’être gouverné par la croyance que sa vie actuelle et son futur dépendaient totalement de l’autre… de l’ Autre, incluant ma personne, dans une fonction qu’il repérait comme faisant partie intégrante du système institutionnel. La non autonomie matérielle de cet homme était à l’image de sa non autonomie psychique.
Un étonnement gêné me saisissait régulièrement face à lui qui s’adressait à moi comme si je détenais les réponses le concernant ou sur la marche du monde, comme si, également, je disposais d’un grand pouvoir. C’était troublant, difficile à accepter, de ressentir à quel point l’autre à qui cet homme s’adressait ne coïncidait pas, vraiment pas, avec celle que je me reconnaissais être. Il fallut du temps pour que je devienne capable de vivre ce malaise sans m’en défendre et sans repousser la culpabilité de me sentir mal à l’aise plutôt que dans une position d’accueil (7), face à ce patient.
Je ne retrouvai une disponibilité à la relation qu’ au terme d’un mouvement introversif d’élaboration qui fit de la place pour une pensée imaginative, non dirigée (8). Elle produisit une intuition-impression, celle d’un suppliant en présence d’une divinité. L’identification projective à l’oeuvre dans la relation transférentielle prit ainsi forme dans une image traduisant la crainte révérencielle de cet homme. Je l’avais certes remarqué, mais sans toutefois aller plus loin qu’une pensée rationalisante, à visée défensive, celle-ci, qui à défaut de comprendre, classait ce comportement dans le maniérisme caractéristique d’une catégorie nosographique, en l’occurence la schizophrénie, objectivant cet homme en tant qu’autre ombreux.
Dans le contexte de dépendance de cet homme que nous avons décrit, l’émergence dans le transfert de la représentation suppliant / divinité constitue une image archétypique de la relation du moi et du soi. Cela conduit à l’hypothèse que l’obséquiosité de cet homme peut, par amplification (9), se comparer aux pratiques propitiatoires et autres formulations apotropaïques, propres à ce que Jung a appelé psychologie primitive, ou archaïque (10). Il a en effet supposé qu’elle caractérisait la mentalité collective à un certain moment du développement de l’humanité. Les traits de la dite mentalité primitive émergent ponctuellement dans le fonctionnement psychique de l’adulte suffisamment normal. Ils se manifestent plus souvent chez l’adulte malade, dont la conscience est insuffisamment différenciée de l’inconscient pour laisser advenir son individualité face à la dimension collective qui l’anime. Le processus d’individualisation bute sur l’engluement du sujet en devenir, enfermé dans l’inconscient matriciel.
L’obséquiosité représente ici un reliquat langagier et comportemental de pratiques archaïques. Il s’agit en somme d’une forme actualisée, symptomatique d’un défaut de différenciation du moi et du soi.
Quasi apotropée
D’un côté de la relation à l’autre… Un souvenir de ma propre enfance, vers sept ans, illustre la contamination du moi par une image archétypique.
Alors que je m’adressais le plus respectueusement possible à une monitrice de ski, mobilisant le langage le plus formel et déférent dont j’étais capable, son regard en retour trancha net mon élan, au milieu d’une phrase. Ce regard me réexpédia au gouffre de peur dont j’étais à grand-peine parvenue à m’extraire, pour rappeler ce que j’avais entendu la veille comme une promesse de changement de groupe de niveau, vers les moins avancés. Sans une parole, d’un geste de la main, elle me signifia immédiatement de dégager. Je compris, soulagée et honteuse, que j’allais échapper au calvaire d’un cours dans lequel je me sentais sollicitée au-delà de mes capacités. Mais j’allais y échapper en traînant au fil des années une espèce de honte, qui garderait ce souvenir chargé d’émotion désagréable.
L’adulte n’avait rien répondu verbalement à l’enfant que j’étais. Je m’étais efforcée à la meilleure politesse possible et avais senti face au regard et à la réponse gestuelle que j’en avais fait « trop », sans rien pouvoir y changer pour autant. Le sentiment de honte apparut avec la conscience diffuse de cet excès. Dans le vécu honteux, le sujet prend conscience qu’il ne parle pas de là d’où il devrait le faire, selon son évaluation subjective de la situation et la honte s’infiltre dans cet écart.
La manière de s’adresser à l’adulte et la (pré)conscience d’un excès témoignent d’une manifestation projective archaïque. De fait, s’était très probablement surimposée à la situation dans la réalité externe, à savoir rappeler à l’adulte ce qu’elle avait dit la veille, la réalité interne d’une autre scène d’un autre temps, réel ou fantasmatique. En lisière du champ de conscience enfantin, une trace du phénomène projectif a été aperçue par la partie du moi épargnée par la contamination ; d’où la honte.
Les deux situations ci-dessus ont en commun un vécu nucléaire d’apeurement dont se libérer semblait extrêmement difficile, dans un contexte de dépendance, pour partie réelle et pour partie fantasmatique. L’excès de politesse confinant à l’obséquiosité pointe vers le langage de l’inconscient, mobilisé dans sa dimension collective, conjuratoire en l’occurrence, telle qu’elle apparait par exemple dans les mythes, les prières, les incantations, dont il subsisterait des empreintes dans certaines manifestations de politesse contemporaines. Dans les deux cas, le sujet de l’énonciation semble être le moi, mais contaminé par un contenu inconscient qui réfère à une profonde vulnérabilité. La projection emportant quant à elle l’opposé, à savoir un contenu de pouvoir qui vient voiler l’objet de la participation.
La situation clinique illustre la possession du moi par l’image archétypique du soi, dont le versant de puissance se projette sur l’autre de la réalité externe, le parant fantasmatiquement d’un pouvoir immense sur lui. Le moi est alors identifié au versant opposé, pétri de vulnérabilité extrême, ce qui au demeurant transparaissait dans le caractère infantile du regard de cet homme et la docilité de son comportement habituel, typique par exemple d’un enfant plus dressé qu’éduqué.
Le souvenir relève d’une contamination conjoncturelle car l’extrême politesse ne constituait pas la manière d’être au monde de l’enfant que j’étais. Mais pour ponctuelle qu’elle ait été, cette contamination était de nature analogue, à savoir une contamination par une image archétypique du soi. En témoignent l’intensité du ressenti de peur face à l’épreuve du cours, et sa propagation fantasmatique chez l’adulte qui sous-tend le recours à l’extrême politesse.
Pseudo apotropée
Une voix de bronze, forte comme celle de cinquante hommes réunis (11), domina le bruit ambiant dans l’unité d’accueil en psychiatrie adulte. Il aurait pu s’agir d’Hera, qui en son temps mythologique prit l’apparence de Stentor pour encourager les Grecs dans leur combat contre les Troyens. Mais c’était pour l’heure une femme petite et très maigre, d’où sortait le mugissement. Hospitalisée contre son gré une fois de plus, suite à un départ de feu chez elle, dans le contexte récurrent d’une alcoolisation massive. Ce n’est pas tant le souvenir littéral de ses paroles qui m’est resté, que celui de ma stupéfaction (encore augmentée par le calme des collègues qui connaissaient cette personne et sa manière d’être au monde), réalisant que cette femme agonissait d’injures déshumanisantes le même soignant qu’elle avait interpellé dans le même couloir, devant mon bureau quelques heures plus tôt. Elle s’était alors montrée polie à l’excès, son langage fleuri par une obséquiosité sans pareille, sollicitant plus qu’humblement un rendez-vous, pour évoquer une date de sortie. Au moment où elle hurla les injures, elle venait juste de prendre conscience que celui à qui elle avait adressé sa demande n’était pas celui qui pouvait décider de son sort. Sa violence verbale était à l’image de l’ampleur de son revirement. En position basse, aplatie, elle avait demandé. C’est une furie surplombant l’autre qui s’exprimait dans un deuxième temps. La volte-face montre la dimension persécutoire sous-jacente aux deux temps de l’échange. Le comportement de cette femme participait ainsi d’une continuité contrairement à ce que son revirement pouvait laisser penser.
Le phénomène projectif décrit dans les deux situations précédentes, procédait d’une dissociation dans l’inconscient. Le moment de volte-face de cette femme en revanche ne découle pas d’une dynamique psychique liée à une insuffisante cohésion du moi mais d’une dissociation entre le conscient et l’inconscient, liée à la position unilatérale de la conscience par rapport à l’inconscient. Le clivage fait apparaitre un moi conscient compact, rigidifié. L’ombre du moi se projette sur l’objet de la réalité externe dans le voile de l’illusion projective. L’illusion le dessine dès lors non pas comme un autre, doté de sa densité humaine propre, liée à son histoire personnelle, mais comme un non-moi. Le moi et le non-moi, considérés ensemble, reconstituent l’unité perdue du fait du clivage, mais sur un mode pathologique qui s’oppose à l’advenue à soi-même supposant la différenciation d’avec tout autre, interne comme externe.
L’obséquiosité manifestée dans un premier temps correspond à une stratégie qu’il faut supposer consciente, suivant l’hypothèse d’un clivage entre conscient et inconscient, face à ce non-moi perçu en lieu et place d’un objet distinct, d’un autre. Ce non-moi détiendrait, selon le point de vue du moi, le pouvoir de désincarcérer la patiente hospitalisée contre son gré. En raison de la projection défensive, l’hospitalisation lui paraissait provenir d’un abus de pouvoir commis sur elle et elle-même se trouvait exonérée de sa responsabilité dans ce qui lui arrivait. La dimension persécutoire devenait évidente dans l’explosion de sa fureur de la deuxième phase, où l’ombre du moi se révèle pour ce qu’elle est dans la projection, à savoir ce un non-moi à anéantir, par l’injure deshumanisante, pour se libérer de ce qui est vécu comme une emprise.
L’obséquiosité dans cette situation n’est pas issue d’une empreinte archaïque dans une parole actuelle, telle qu’elle pouvait être observée dans les deux premières situations présentées. Elle émane d’un usage conscient de la langue à des fins manipulatoires.
Rhétorique
La Fontaine mettait en scène un bestiaire anthropomorphique pour représenter des caractères humains. Une reformulation psychologique de la notion de caractère conduit non pas aux images archétypiques mais aux images allégoriques (12), qui sont des expressions conscientes collectives. Ainsi par exemple le lion, roi des animaux, allégorie de la souveraineté, qui dans « Les animaux malades de la peste (13)», propose qu’un bouc émissaire se désigne lui-même (en l’occurrence ce sera l’âne, « haro sur le baudet! (14)»), pour la rédemption de tous.
Poursuivre sous un angle psychologique l’exploration de la fable du XVIIème siècle montre une dynamique perverse, où le détenteur objectif du pouvoir feindrait de n’être qu’un parmi les autres. Il serait aussi question d’un processus paranoïaque de recherche d’un bouc émissaire, chargé du « mal », en l’occurrence la peste, projeté sur la victime expiatoire par le collectif. Détruisant dans un mirage délirant le porteur du « mal », le collectif supprimerait ce « mal ».
Dans ce contexte de risque d’anéantissement qui ne serait en rien fantasmatique, le personnage du renard espère, comme d’autres, rester en vie. Il fait le panégyrique du lion, retournant la manipulation argumentative du lion qui se faisait passer pour un parmi d’autres. Le renard dénonce le procédé, tout en prenant la parole juste après le lion … Comme s’il se situait naturellement en deuxième position dans la hiérarchie.
« - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d'honneur.
Et quant au Berger l'on peut dire
Qu'il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d’applaudir. (15)»
Ces paroles obséquieuses, de courtisan, traduisent la conscience que le renard possède, dans une perspective psychologique, d’être capable de produire un effet sur celui dont sa vie dépend. Il tente de l’influencer dans un sens favorable pour lui, par une parole construite, porteuse de jugements de valeur provenant d’une évaluation subjective de la situation. En ce sens, le personnage du renard se présente comme différencié du personnage du lion, avec qui il est en relation.
La Fontaine utilise à plusieurs reprises l’allégorie du renard, dont la construction passe par la Grèce antique et la notion de mètis, qui serait présente en abondance en cet animal. Elle représente une « intelligence rusée, astuce vigilante, (…), intelligence habile (16) ». La mètis anime dans le renard l’astuce et l’insaisissabilité, rend ses paroles « plus séduisantes que celles des sophistes (17) ».
Au plan psychologique, manifester un comportement de renard sous-entend une différenciation claire entre soi-même et l’autre. La position psychique à l’origine de la parole obséquieuse ne découle pas alors de la psychopathologie, mais plutôt de l’adaptabilité étendue, caractéristique d’un état de bonne santé mentale. C’est-à-dire l’inverse d’une adaptabilité pauvre et prévisible dans ses mécanismes, telle qu’elle s’observe dans les états pathologiques.
L’obséquiosité peut donc faire partie, dans une situation objectivement dangereuse, des stratégies adaptatives de l’« homme moderne ». Le sujet est séparé de l’objet.
Du normal au pathologique… Et retour
Un même comportement observable, à savoir l’obséquiosité, apparait pouvoir relever de la psychopathologie, petite ou grande, comme d’une adaptabilité bienvenue.
Bibliographie
(1) C.G. Jung, Types psychologiques, Genève, Georg Editeur S.A, 1986, p231.
(2) C.G. Jung, Lettre au Dr S (1938), Correspondance 1906-1940,. Paris, Albin Michel, 1992. P307.
(3) E. Humbert, Jung, Editions Universitaires, Paris 1983. p 64.
(4) L. Zoja, Paranoïa, la folie qui fait histoire. Paris, Texte, Les Belles Lettres, 2018. Au lieu de l’expression couramment employée en psychologie analytique, de « retrait des projections », Luigi Zoja utilise le terme « reflux », qui laisse entendre que les projections vont, viennent, reviennent, repartent…
(5) C.G. Jung, Problèmes de l’âme moderne, Paris, Buchet/Chastel, 1996, p166.
(6) C.G. Jung, L’individu et la communauté, in L’âme et la vie, Paris, Buchet/Chastel, p168.
(7) J. Oury, « Pathique et fonction d’accueil en psychothérapie institutionnelle », in J. Schotte (éditeur), Le contact, Bruxelles, De Boeck Université, 1990, pp 111-125.
(8) C.G. Jung, « Des deux formes de pensée », in Métamorphoses de l’âme et ses symboles, Genève, Georg, 1973, p. 52.
(9) C.G. Jung, Psychologie et alchimie, Paris, Buchet/Chastel, 1970, p 373.
(10) .G. Jung, Problèmes de l’âme moderne, Paris, Buchet/Chastel, 1996, p134.
(11) Homère, Iliade , chant V, 784-786, Arles, Actes Sud, 1995.
(12) J. Hillman, « Psyché et image », in La trahison, Paris, Payot, 2004, p190.
(13) https://gallica.bnf.fr/essentiels/fontaine/fables/animaux-malades-peste
(14) ibid
(15) ibid
(16) Y. Bonnefoy (dir), Théogonie et mythes de souveraineté », in Dictionnaire des mythologies, Paris, Flammarion, 1981, p392.
(17 ) M. Detienne et J.P. Vernant, « La mètis du renard et du poulpe », in Revue des Études Grecques, tome 82, fascicule 391-393, Juillet-décembre 1969. p 301-302.
Marie-Christine Simon