La gouvernance dynamique, dite aussi sociocratie, est un mode de fonctionnement institutionnel, inscrit dans un cadre tant théorique que méthodologique, qui nous semble pouvoir contribuer à l’accueil et à l’intégration de la violence individuelle et collective.
On doit à Gerard Edenburg (né en 1933) d’en avoir conçu et mis en œuvre, en regard des organisations de travail pyramidales, les modalités collectives de gouvernance et d’échanges.
La gouvernance dynamique se fonde d’une part sur le principe de l’horizontalité des rapports entre les personnes d’un même groupe et d’autre part sur la prise en compte de tous leurs points de
vue, ce qui nous parait s’articuler naturellement avec la notion de dissociabilité de la psyché, telle que théorisée par CG Jung.
De fait, en termes de fonctionnement, la gouvernance dynamique conjoint la pluralité intragroupale des points de vue à la pluralité intrapsychique individuelle, la psyché, individuelle comme groupale, dissociable, étant envisagée comme constituée d’éléments distinguables et autonomes (les complexes) qui convergent ou divergent entre eux. Par exemple, ces éléments peuvent s’emparer du moi, comme un leader informel peut s’emparer d’un groupe.
Le modèle de la gouvernance dynamique apparait dès lors schizoïde, alors que le modèle, habituel dans les associations/sociétés de psychanalystes, d’organisation pyramidale, serait d’ordre paranoïde.
Concrètement, assemblés en cercle dans chacun des lieux de travail et de formation, les membres du Collège de Psychologie Analytique sont placés sur un même pied d’égalité, dans l’expression personnelle et les prises de décisions collectives, sur le mode du consentement.
Cette méthode requiert dans un premier temps que soient exprimés les accords et les désaccords. Elle permet ensuite de décider, incluant les accords de même que les réserves de
chacun des membres.
Ainsi les avis différents points de vue peuvent-ils être formulés sans pour autant se voir rejetés.
C'est ce qui différencie une prise de décision par consentement d’un vote majoritaire, qui est une procédure illustrant les tendances psychiques paranoïdes des fonctionnements
institutionnels pyramidaux : le vote majoritaire entraîne de facto un clivage entre ce qui est choisi et ce qui ne l’est pas, alors que le consentement, par son processus d’élaboration et de
prise de conscience permet de réunir, sans pour autant fusionner, grâce à la prise en compte des réserves.
Le consentement nécessite de quitter l’identification à l’un des avis, ce qui, dans la relation groupale et institutionnelle permet d’avoir conscience que les autres sont porteurs chacun.e d’une position personnelle, liée à une expérience propre.
Cette position personnelle n’est ni idéologique ni extrémiste, mais expérientielle. Il ne s’agit pas, dans le processus de la décision par consentement, d’exclure une personne ou un aspect de soi-même.
Pour que l’ensemble fonctionne, la dynamique interne de cette configuration doit favoriser une participation impliquée dans les finalités sociales d’un groupe : tout le monde est d’accord pour fonctionner d’une certaine manière, sur une période et chacun doit argumenter ses points de vue de manière très concrète dans des espaces dédiés.
Ainsi les personnes élues par consentement - dans le cadre des élections sans candidats - ont pour tâche d’une part de favoriser le fonctionnement de cette dynamique, par la préparation du travail sur le cercle et, d’autre part, de veiller à la mise en œuvre des décisions prises par le groupe. Ces membres ne sont pas situés dans une hiérarchie, ils exercent des fonctions pour le groupe, qui les a élus sans candidats.
Le groupe se réunit donc en cercle et ce cercle est opérant, avec des fonctions tournantes qui sont réparties : animation, garde du temps, distribution de la parole, prise de notes, scrutation d’ambiance.
Comme nous prêtons attention à la vie groupale associative et désirons en prendre soin, nous avons choisi la gouvernance dynamique comme mode de fonctionnement. Elle nous apparaît comme une réponse suffisamment bonne – à valider par l’expérience - pour faire vivre la relation entre la vie consciente et la vie inconsciente du groupe.
Actuellement, soit de juin 2023 à juin 2025, les trois membres en charge des fonctions de bureau, élus, selon nos statuts, dans un processus d’élection sans candidature, sont, par ordre alphabétique :
- Henri de Vathaire, pour la présidence
- Emmanuel Cannou, pour la trésorerie,
- Marie-Christine Simon, pour le secrétariat général.
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