Se former par compagnonnage à la psychologie analytique (dite aussi psychanalyse jungienne)

Au Collège de Psychologie Analytique, la formation « en continu » des psychanalystes et des psychothérapeutes s’envisage comme un processus de développement progressif de la compétence à exercer, qui se travaille dans un cheminement personnel analytique, un parcours académique et dans le compagnonnage avec des pairs. 

Un processus continu

Devenir membre du Collège de Psychologie Analytique est accessible aux psychanalystes ainsi qu’aux psychothérapeutes qui souhaitent développer leur compétence analytique et ont terminé leur première analyse ou psychothérapie analytique personnelle. Les uns comme les autres ayant au préalable participé deux ans au moins à un atelier clinique.

 

Collège de Psychologie Analytique, psychanalyse jungienne

Le processus que nous proposons, de développement de la compétence à exercer la psychothérapie et la psychanalyse, commence dans le cadre du Collège de Psychologie Analytique avec les ateliers cliniques, qui constituent le coeur de notre  projet.

Les compétences thérapeutiques et analytiques se déploient dans les intervisions, les séminaires triannuels dont un en résidentiel, les groupes de travail que chacun et chacune des membres peut proposer, en fonction de ses propres besoins, recherches du moment, élaborations en cours etc.

 L’horizontalité de fonctionnement que nous nous sommes donnée implique naturellement que chaque membre se trouve formateur autant qu’en formation, pour lui-même et pour ses pairs.

 

La formation à la psychothérapie et à la psychanalyse, continue et sans terminaison, au plan clinique comme au plan théorique, procède de l’entretien, indispensable, tout au long de la pratique professionnelle, de la relation à l’inconscient, pour soi-même et en situation clinique. 

 

Enfin, au regard des valeurs éthiques promues par le Collège de Psychologie Analytique, un membre qui éprouve la nécessité de reprendre un travail analytique ou de supervision, doit s’adresser à un professionnel à l’extérieur de l’association.

Ainsi, devenir membre du Collège de Psychologie Analytique implique de renoncer à solliciter un autre membre de l'association pour une analyse ou une supervision.

 

Une formation entre pairs

A la lumière de nos parcours respectifs, nous pensons que la formation des psychanalystes et des psychothérapeutes passe par les études supérieures et leur validation diplômante, ouvrant droit à l’usage du titre de psychothérapeute. Pour autant nous sommes conscients que les études supérieures ne garantissent ni les qualités psychothérapeutiques ni la rigueur éthique.

C’est le cheminement global, incluant donc le travail personnel et entre pairs qui soutient l’émergence et le maintien de ces qualités.

 

Nous pensons aussi que la compétence permettant d’exercer en tant que psychanalyste ou psychothérapeute advient dans le creuset de l’expérience clinique, articulée aux partages clinico-théoriques qui lui sont associés. 

 

C’est dans cet esprit que le Collège de Psychologie Analytique propose des ateliers cliniques spécifiques, la possibilité d’intervisions hors de l'atelier clinique fréquenté, des activités clinico-théoriques, groupes de lecture, d’élaboration de notions théoriques etc., qui permettent de confronter la clinique à la théorie, dans un compagnonnage d’expérience et plus dans un enseignement de type maître/élève. 

 

La formation maître/élève, caractéristique notamment des études universitaires, donne les clés d’un savoir, d’une épistémologie, travaille la compétence à faire dialoguer des auteurs entre eux et à en témoigner par écrit. Elle  pousse à explorer une discipline et peut favoriser l’esprit critique.

 

Le compagnonnage que nous promouvons favorise la relation à l’expérience dans l’abandon d’un rapport à une vérité définie. Dans un atelier clinique, par exemple, la diversité des approches se manifeste en fonction de chaque clinicien. La théorie n’est plus au premier plan, elle ne constitue qu’une grille de lecture parmi d’autres derrière la relation et l’éthique, qui déterminent notre position de thérapeute et d’analyste comme notre attitude collégiale dans le compagnonnage.

 

L’expérience de la formation sur le mode maître /élève et celle du compagnonnage entre pairs ne s’excluent pas l’une l’autre. Leur complémentarité se noue dans l’advenue de la position clinique analytique au sein du travail personnel de chacun.e.

 

La relation à l’inconscient étant mouvante, se renouvelant en permanence, elle ne peut s’appréhender uniquement de manière intellectuelle dans l’écoute de l’inconscient. Il s’agit d’une expérience tout autant liée aux fonctions relationnelles et d’évaluation subjective.

 

Les différentes théories correspondent à des modes d’organisation et de fonctionnement psychiques personnels, d’où des théories existantes variées mais dont aucune ne peut prétendre détenir une vérité objective. Elles parlent d’orientations diverses, de parcours liés à des contextes culturels et historiques et, quelle que soit leur portée individuelle ou collective, elles demeurent ancrées dans la subjectivité de leurs auteurs respectifs.

 

D’où ce choix naturel de l’ouverture de notre association à d’autres approches théoriques que celle de CG Jung, dès lors que la relation à l’inconscient y est centrale. Car nous ne considérons pas l’inconscient en tant que tel comme objet de travail, mais notre relation en tant que sujet à l’inconscient comme le fondement de notre pratique. 

 

L'une des visées psychanalytiques à laquelle nous adhérons consiste en ce que dans l’analyse il est question de lâcher les conceptions de la relation à l’inconscient, bien décrites par les pathologies et les mécanismes de défense, pour se centrer sur la relation à l’inconscient à l’intérieur du bain transféro-contre-transférentiel.

 

La formation continue relève de la responsabilité de tous, dans le soutien de chacun.e, traversant des processus inconscients ; c’est une responsabilité collective autant qu’individuelle. Dans les temps de travail en groupe quelque chose se perçoit de ce que traverse l’autre ; c’est de la responsabilité de chacun. Chacun.e se trouve par le fait aussi en position de thérapeute à cet endroit là. L’accueil bienveillant ne suffit pas. Une position thérapeutique inconsciente mais également en conscience est présente et  convoque la responsabilité collective.